RCA : Produire alevins, porcelets et poussins
11-05-2018 | di COOPI

RCA : Produire alevins, porcelets et poussins

Les stratégies que COOPI met en place à travers ses Projets d’appui à la relance des filières de l'élevage en RCA sont novatrices. À la différence des projets de distribution classique ou d’assistance d’urgence qui opèrent le plus souvent en Centrafrique, COOPI souhait initier des filières porteuses et durable notamment grâce à la mise en place des centres de production de juvéniles de souches améliorées.

La crise multisectorielle que travers la RCA depuis plusieurs années a réduit drastiquement les migrations de troupeau et les exploitations ont pour la plupart étaient pillées. Pourtant, la filière de l’élevage avant le conflit représentée plus de 15% du PIB de ce pays. La population sédentaire qui échangée/commercée avec la population nomade souffre actuellement d’une pénurie en produits carnés, la chasse et la pêche qui subit une pression anthropique de plus en plus forte liée en partie à une forte croissance démographique ne suffit plus à nourrir toute la population.

La mise en place d’une filière du petit élevage notamment grâce à la mise en œuvre de stations de production de juvénile que nous proposons permettra à tous les centrafricains de se fournir en juvénile de poisson, volaille et porcin. Ces nouvelles productions naissantes réduiront ainsi la pression anthropique sur le milieu naturel et les importations de produits carnés de qualité souvent médiocre. Ces filières pourraient être également de formidable pourvoyeur d’emploi, dans un pays où le chômage des jeunes est souvent le promoteur de bande armée, cet aspect relève d’une importance capitale.

Plusieurs éléments sont à comprendre dans notre stratégie de mise en place de ces centres de productions :

  • Les juvéniles provenant des centres seront de souches améliorées ; depuis plusieurs années la Centrafrique soufre d’un manque d’animaux à forte performance, grâce à ces centres de production des animaux performants, de bon composition génétique, adaptés au climat de la zone, mais aussi aux techniques d’élevages utilisées seront distribués à plus de 1000 bénéficiaires. De cette façon nous allons accroitre les revenus des ménages ciblés et améliorer la qualité des cheptels élevés.
     
  • Les animaux produits localement seront moins couteux que les juvéniles d’importations qui nécessites un fret onéreux. De plus les itinéraires techniques maitrisés, l’utilisation d’aliment locaux, les économies d’échelles obtenues grâce à une mutualisation de ressources nous permettront d’économiser financièrement, ce qui nous permettra d’appuyer plus de producteurs. Les animaux produits localement ne demanderont pas de temps d’acclimations ce qui sera aussi un élément positif pour les producteurs.
     
  • Ces centres permettront un transfert technique. Les productions centrafricaines sont souvent familiales et suivent un model extensif (animaux en divagation, peu d’apport d’aliment…). Le fait de mettre ces «agropoles» en place permettras de former des producteurs aux systèmes de production plus intensif. Des formations seront donnée au personnel de ces unités de production qui pourront véhiculer se savoir grâce à des visites d’échanges sur leurs exploitations. Ce faisant ces stations deviendront des vitrines, modèles des bonnes pratiques zootechniques.
     
  • La gestion de ces centres sera donnée aux organisations paysannes en charges d’appuyer et d’organiser les différentes filières concernées par ces centres. Ce faisant cette gestion responsabilisera et renforcera les faitières dans leurs rôles respectifs. Différentes formations, un suivi du ministère et des projets permettra d’éviter tous débordements.

La mise en place de ces centres est complexe, elle nécessite pour être durable la concertation et la participant de tous les acteurs impliqués dans les filières de l’élevage. Il est évident que des projets a cycle trop court ne pourraient pas être mises en place avec des stratégies si consommatrices de temps.

Actuellement dans Bangui et ses environs, COOPI et ses partenaires mets en place trois stations de production :

  • Une station a été mise en place dans le 7e arrondissement avec l’ONG Cordaid partenaire du projet, elle produira des tilapias;
     
  • Une station avicole comportant une unité de stabulation de géniteur, un couvoir et un incubateur sera mise en place par COOPI dans le 8 arrondissement de Bangui dans le quartier combattant.;
     
  • Une dernière Station comportant une partie avicole et une partie porcine sera mise en place dans le village de Samba, à 15 km de Bangui (proche de Bimbo). Cette unité de production comportera une unité de stabulation (porcin et volaille) ainsi que des unités destinées à l’éclosion et au pré-grossissement.

Pose de la première prière de la réhabilitation de la fabrique d’aliment de la FNEC et de la 2e station avicole de l’ANGAC, en présence du représentant du ministère de l’élevage et de la santé animal dans le 8e arrondissement de Bangui.

Ces projets financés par le fonds fiduciaire Bêkou de l’ Union Européenne et l’AICS (Agence Italienne pour la Cooperation au Développement) permettront de mettre en place des mécanismes transitoires entre l’urgences et le développement et sont porteurs de nombreux espoirs pour la population centrafricaine. Les activités précitées font partie d’un « pool » d’activités destinée à pérenniser et appuyer toutes la filière du petit élevage. Ces ainsi que COOPI et ses partenaires travaillent à la mise en place de boutiques, restaurants, fabrique aliment … ces unités seront des piliers étayant notre objectif escompté, à savoir œuvrer pour le bien-être et l’amélioration du niveau de vie des populations centrafricains ainsi que de l’accroissement de la cohésion sociale de ce pays.