07-02-2019 | di COOPI
Mali : sensibilisation des communautés des femmes dans la lutte contre la malnutrition
La région de Ségou est l'une des principales zones d'intervention de COOPI au Mali : il s’agit d’une région profondément touchée par la morbidité et la mortalité infantiles, causée par la malnutrition aiguë, qui affecte principalement les enfants de moins de 5 ans, ainsi que les femmes enceintes et allaitantes.
À partir du 2013, nous avons contribué à améliorer la qualité des services de prévention et de traitement de la malnutrition aiguë. Et, maintenant, la situation est arrivée à un tournant : notre projet « Renforcement de la stratégie d’intégration pour la pérennisation des acquis en termes de prévention et de prise en charge dans le domaine de la malnutrition aiguë dans le District Sanitaire de Ségou, Région de Ségou, Mali », financé par AICS, l’Agence Italienne de Coopération au Développement, a permis aux communautés bénéficiaires de prévenir, détecter et signaler les cas de malnutrition.
Grâce à la promotion des bonnes pratiques d'alimentation des nourrissons et des jeunes enfants, les unités de récupération éducationnelle nutritionnelle intensive (URENI) ont enregistré un taux de récupération chez les enfants de 98% contre 75% au début du projet.
Par ailleurs, les unités locales ont signalé un taux de mortalité de 2 %, bien en dessous du seuil critique de 10 %, grâce notamment à un dépistage efficace de la malnutrition aiguë sévère, qui a permis de traiter environ 98 500 enfants, âgés entre 6 et 59 mois.
Il s'agit ainsi d’un progrès remarquable : une série d'activités complémentaires mises en œuvre au cours du projet ont permis aux services techniques, aux autorités administratives locales et communautaires et aux bénéficiaires d'inclure la lutte contre la malnutrition dans le plan local de développement sanitaire.
Sensibilisation et éducation aux bonnes pratiques d'alimentation des nourrissons et des jeunes enfants
Depuis 2017, le pourcentage de femmes enceintes et allaitantes qui connaissent l'allaitement maternel exclusif, le pratiquent et connaissent au moins 4 bonnes pratiques d’alimentation augmenté de 36% à 56% : environ 18 400 mères ont été sensibilisées, en participant à 1 817 sessions de formation, soit 250 de plus que le nombre initialement prévu.
Session de formation en matière d'allaitement maternel exclusif
Parmi les bonnes pratiques partagées, la diversification alimentaire a également enregistré une forte augmentation : 86,3% des applications en 2018 par rapport au 66,38% en 2017. Cette progression se traduit aussi par l'efficacité des démonstrations culinaires et la formation, toujours appréciée, des mères à la préparation de la « bouillie enrichie », un complément alimentaire à base de farine de céréales locales. Ces démonstrations ont abouti à la réalisation d'un livre de recettes de produits locaux, qui favorise la diversification alimentaire : pour faciliter l’apprentissage, 2 735 dépliants en langue locale ont été distribués, illustrant ainsi un aperçu des ingrédients et des quantités à utiliser, ainsi que la méthode de préparation de chaque recette et ses bénéfices.
Diversification de l'alimentation par l'autonomisation des groupes agricoles de femmes
9 groupes de femmes ont été identifiés pour promouvoir la diversification alimentaire par la production horticole de produits locaux, riches en micronutriments, afin de prévenir la malnutrition. Ces communautés ont été formées et sensibilisées par le personnel de COOPI à la distribution correcte des semences et à l'utilisation des outils de travail contenus dans le kit agricole fourni, ainsi qu'à l'importance de la variété des produits horticoles. Notre but ? Promouvoir la diversification nutritionnelle des enfants et adultes.
Durabilité et formation du personnel local
Le transfert progressif de connaissances et des responsabilités est un autre atout de notre projet : afin d’assurer la durabilité pour les communautés locales, les principaux acteurs du projet, y compris les agents communautaires, les comités villageois et les agents des services de santé, ont été formés pour assurer la continuité des interventions.
En ce qui concerne les agents de santé, des infirmiers/ères et des assistants nutritionnels ont été formés pour continuer à sensibiliser les mères, fournir des soins médicaux adéquats et surveiller les paramètres vitaux des mères et de leurs enfants. Actuellement, par exemple, la formation du personnel médical a permis d'augmenter le taux de récupération des patients souffrant de malnutrition sévère à 99,8%.
Notre projet « Renforcement de la stratégie d’intégration pour la pérennisation des acquis en termes de prévention et de prise en charge dans le domaine de la malnutrition aiguë dans le District Sanitaire de Ségou, Région de Ségou, Mali » a contribué à la création et à l'activation d'un réseau communautaire efficace en synergie avec les structures sanitaires existantes, confirmant ainsi le succès d’une approche communautaire dans le soutien des activités en matière de nutrition.